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  • Japon: vague de xénophobie, poussée par des partis ultra-conservateurs, avant les sénatoriales
    Au Japon, les élections sénatoriales prévues dimanche 20 juillet s'annoncent périlleuses pour la coalition au pouvoir, les sondages prédisant une forte progression des petits partis ultra-conservateurs, nationalistes et populistes. Tout au long de la campagne, ces formations ont pris les étrangers pour cible, ont tenu des propos xénophobes et ont diffusé sur les réseaux sociaux des contre-vérités concernant les immigrés. De notre correspondant à Tokyo, L'archipel ne compte que 3% d'immigrés, soit moins de 4 millions de personnes, pour 120 millions de Japonais. Pourtant, ils sont devenus les boucs émissaires de la campagne électorale. Dans les meetings, on les a accusés de tous les maux et, en boucle, en réclamant la préférence nationale : « Les Japonais étant des êtres supérieurs, ils n'ont plus à passer au second plan par rapport aux étrangers », « Les Japonais d'abord ! Il faut d'urgence mettre fin à ce traitement préférentiel dont les immigrés ont toujours bénéficié », ou encore « Regardez ce qui se passe en Europe. Ce continent est complètement à la dérive en raison d'une immigration incontrôlée ».  Des propos sévères, mais « ce n'est pas faire preuve de xénophobie ou de populisme que d'exiger que les immigrés respectent nos règles et que nous, les Japonais, bénéficiions d'une discrimination positive par rapport à eux. Cela paraît la moindre des choses », a-t-on pu entendre notamment lors de ces événements politiques au Japon. Face à cette vague populiste, les électeurs japonais sont partagés. « ​​​​​​​On ne se sent plus chez nous avec autant d'étrangers. Et beaucoup se comportent mal, en plus. C'est vraiment la double peine », estime une jeune femme. « Enfin des politiciens qui disent la vérité et sortent du politiquement correct, de ce prêchi-prêcha assommant sur ''le vivre ensemble" », abonde une autre, croisée dans les rues de Tokyo. « ​​​​​​​À mon sens, un pays se grandit en acceptant la diversité qui figure en son sein et en veillant à la coexistence harmonieuse au-delà des différences culturelles », estime à l'inverse un électeur. « ​​​​​​​Les partis traditionnels ayant tellement déçu, menti et magouillé, les gens optent pour une alternative et se tournent vers des formations populistes. Une telle dérive, c'était couru d'avance », regrette celui-ci.  Beaucoup d'immigrés ont mal vécu cette campagne qui, de bout en bout, a stigmatisé les étrangers. « Tous les jours, on me fait comprendre que ma place n'est pas ici, mais dans mon pays. C'est dur, se désole Aung, qui est née en Birmanie. Mais je m'accroche, je serre les dents. Au boulot, je veille à être une employée modèle pour que mon titre de séjour soit renouvelé chaque année, et donc que je puisse continuer à aider mes parents, qui sont toujours en Birmanie. Car mon soutien financier leur est vital. » Contrairement à ce qui a été dit et répété dans les meetings, le Japon n'est pas « ​​​​​​​submergé par une vague de sans-papiers » : on en dénombre un quart de moins qu'il y a 20 ans. Un étranger sur trois ne vit pas « ​​​​​​​au crochet de l'assistance publique » : on ne compte que 3% d'immigrés parmi les bénéficiaires d'une allocation de subsistance. S'agissant des incivilités et des infractions commises par les étrangers, on en déplore un peu plus qu'avant. Mais, selon les experts, c'est mathématique, automatique, dû à l'envolée du nombre d'immigrés ces dernières années. Pour autant, le gouvernement a promis un tour de vis répressif envers les résidents étrangers qui n'auraient pas un comportement irréprochable. Et, à en croire un récent sondage, près de 80% des Japonais s'en félicitent. À lire aussiAu Japon, les populistes ciblent les immigrés à l’approche des élections
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  • Corée du Sud: les anciennes geôles de la dictature militaire transformées en musée de la démocratie
    Il y a sept mois, la Corée du Sud était secouée par la tentative de l'ex-président Yoon Suk-yeol d'instaurer la loi martiale. Pour beaucoup de Coréens, cette crise a été vécue comme un retour aux années 1980, lorsque la Corée était encore dirigée par les militaires qui enfermaient et torturaient les manifestants opposés au régime. À Séoul, les anciennes geôles de la dictature, devenues un musée de la démocratie, ont ouvert leurs portes pour raconter ce qu'était la loi martiale et la lutte pour la démocratie. De notre correspondant à Séoul, Un imposant bâtiment de brique noire en plein cœur de la capitale. Kim Chanho, guide du musée, nous ouvre les portes de ce triste édifice où le régime militaire sud-coréen a pensé les moindres détails pour le pire. « L'architecte qui a créé ce bâtiment a vraiment pensé à la manière la plus efficace de torturer les suspects, c'est incroyable. Par exemple, ce bouton est d'origine, sous le bureau. Ce n'est pas une alarme incendie comme c'est écrit. Quand ils commencent l'interrogatoire, ils appuient dessus et cela lance la vidéosurveillance secrètement. C'est incroyable, l'architecture et le design en font l'endroit parfait pour des violations des droits humains », raconte-t-il. Entre 1976 et 1991, face à la contestation de plus en plus importante de la dictature militaire sud-coréenne, le régime enferme et torture ses opposants dans le plus grand secret. Des crimes qui restent encore pour la plupart méconnus, faute de preuves. « On estime que plus de 800 personnes sont passées par ici. La police dit qu'elle a tué beaucoup de gens. Si le suspect n'avoue pas, on peut le tuer, l'enterrer quelque part, se débarrasser du corps, le jeter dans le fleuve Han et personne ne le saura. Nous n'avons qu'un seul cas de mort confirmée en 1987. Pour les autres, depuis 1976, on ne sait rien, nous n'avons aucune preuve, car ils ont effacé l'histoire », explique le guide. Si la Corée du Sud est depuis devenue une démocratie, sa fragilité a été constatée en décembre dernier lorsque l'ex-président Yoon Suk-yeol a voulu imposer la loi martiale. « Depuis la crise politique, il y a plus de gens, parce qu'ils ont compris que la démocratie est très importante, estime Kim Chanho. Mais en réalité, à la dernière élection présidentielle, le candidat conservateur était un soutien du président Yoon Suk-yeol et il a eu plus de 40% des voix. La démocratie, ce n'est pas acquis et il faut continuer de travailler dans ce sens. » La Corée du Sud est une jeune démocratie qui continue de se débattre avec les fantômes de son passé. À lire aussiCorée du Sud: l’ex-président Yoon Suk-yeol de nouveau arrêté pour avoir imposé la loi martiale
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  • LGBT+ au Vietnam, dans un pays en pleine mutation
    Croissance, société, urbanisme, le Vietnam est un pays en pleine mutation. L’économie la plus dynamique d’Asie du Sud-Est, fait figure, avec la Thaïlande, d’anomalie sur les questions LGBT+ dans une région pourtant très conservatrice. L’homosexualité et la transsexualité, vues comme des « maladies » et traitées comme telles dans certains hôpitaux au Vietnam, il y a encore quelques années, ont vu leur image évoluer rapidement, notamment dans les centres urbains. À Hanoï, notre envoyé spécial Nicolas Rocca est parti à la rencontre de certaines figures du mouvement LGBT+.
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  • Syrie: au camp d'Al-Hol, «il est urgent de trouver une solution»
    En Syrie, 42 premières familles ont été évacuées du camp de Al-Hol, prison à ciel ouvert où s'entassent près de 30 000 familles suspectées d'être liées à l'État islamique. À l’heure où le groupe terroriste reprend du terrain en Syrie, le rapatriement de ces familles radicalisées est un enjeu de taille pour les nouvelles autorités de Damas. Un accord a été signé fin mai avec les autorités kurdes du Nord-Est, jusqu’ici en charge de ces familles.    De notre envoyée spéciale au camp d’Al-Hol,  Le pas lourd, Amina traîne ses trois fils sous un préfabriqué en taule. À l’intérieur, quatre tables, une liste de noms, et une association, chargée de faire sortir les 42 premières familles du camp d’Al-Hol. Un homme de l’association : « Quel est votre nom de famille ? Quelle est votre maladie ? Je dois vérifier votre identité ».  Amina, trente ans, a été emmenée ici en 2019. Arrêtés dans le réduit de Baghouz, le dernier bastion de l’État islamique, son mari était accusé d’avoir rejoint l’organisation terroriste. Six années plus tard, Amina et ses enfants sont autorisés à sortir... quitter Al-Hol, ses innombrables tentes et ses immenses grillages surmontés de barbelés. « Je suis triste, car je laisse derrière moi mes amis, ma famille. Et à la fois très heureuse parce que je pars là où je peux élever mes enfants en toute liberté », avoue-t-elle. Amina prend ses trois fils par le bras, fait un premier pas à l’extérieur, puis jette un dernier regard à ses amies. Elles sont toutes là, les mains fermement accrochées au grillage, les yeux remplis de larmes. Une femme du camp : « Personne ne veut rester dans ce camp. Regardez, même cette enfant veut partir, tout le monde veut partir. C’est de la détention, c'est pire qu’une prison ». Une autre femme du camp : « La situation est tellement grave ici. Il n'y a pas assez d'eau, de nourriture. Nous avons peur, nous sommes terrifiés, il n'y a aucune sécurité ». À lire aussiSyrie: plus de 200 Français liés à l'EI toujours dans l'attente d'une solution Arrivés dans le bus, les fils d’Amina s’entassent sur un seul siège. Le plus vieux avait un an lorsqu’ils sont arrivés dans le camp. « Ils vont enfin voir le monde extérieur, ils n'ont vu que les tentes ici… Depuis tout à l'heure, ils me demandent : "est-ce qu’il y a de l'eau à l’extérieur" ? "Les arbres, est-ce que nous devons les planter ou est-ce qu'ils poussent naturellement ?" », confie Amina. Près du bus défilent désormais les malades. Des vieillards estropiés, des corps décharnés, souvent trop maigres. Par endroits, trop gros. Déformés par une tumeur ou une blessure mal soignée. Seuls ces cas humanitaires graves ont été autorisés à sortir du camp. Leurs dossiers ont été soigneusement étudiés pour s’assurer qu’ils n’étaient plus radicalisés. Pour les autres, aucune procédure n’a encore été mise en place, explique Jihan Henan, directrice du camp. Jihan Henan : « Il est urgent de trouver une solution. Depuis toujours, le risque, c’est que ces personnes obtiennent des armes, tuent des gens. Avec les opérations de sécurité dans le camp, la situation a commencé à s’améliorer. Mais une fois, ils ont tout de même réussi à hisser un drapeau de l’État islamique sur le toit. En attendant, il existe des réseaux de passeurs qui font sortir ces familles, et cela a augmenté au cours des trois derniers mois. Certains ont pu sortir clandestinement à travers les clôtures, d'autres secrètement par des camions-citernes, d'autres encore grâce à de faux papiers ». Après 10 heures de bus, le retour dans la ville natale d’Amina se fera sans joie. Amina : « Nous sommes tristes, car il n’y a personne pour nous accueillir… » Il y avait déjà la violence psychologique, les corps défaits. Désormais, la solitude. Car revenir des camps de l’enfer, c’est aussi cela. Être affilié à jamais au califat. À lire aussiDans le Sud syrien, la crainte d'une résurgence du groupe État islamique
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  • Irlande: exhumation de 796 bébés d’un foyer religieux, «nous pensions que ce jour n'arriverait jamais»
    C’est l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire irlandaise : le scandale des foyers pour mères et bébés. Pendant des décennies, en Irlande, des milliers de femmes tombées enceintes hors mariage ont été internées de force dans des institutions dirigées par l’Église catholique. Beaucoup de leurs enfants n’ont pas survécu et ont été enterrés en secret. À Tuam, dans l’ouest du pays, sur le site désormais tristement célèbre de l’un de ces foyers, les premières exhumations débutent ce mardi 15 juillet 2025.   À lire aussiIrlande: des experts vont exhumer les restes de 796 enfants morts dans des foyers religieux pour mères célibataires
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